Manger dans un pub en Irlande

Il n'y a pas que des paysages magnifiques en Irlande, il y a aussi à découvrir dans l'assiette. Certainement je n'y allais pas pour la cuisine, eh bien, j'en reviens avec de jolies découvertes culinaires.

Côté rythme déjà, qu'il est agréable, de manger dans les pubs. On y est accueilli pour déjeuner ou dîner à n'importe quelle heure. Du déjeuner entre 11h30, je dirais, jusqu'au milieu de l'après-midi, au dîner jusqu'à 21h30 facilement, et dans n'importe quelle petite ville. Que c'est souple et paisible !

De la même façon, dans un café à breakfast / pâtisserie, on peut prendre un vrai breakfast irlandais à 13h30 sans se faire regarder de travers par les serveuses ou les clients, qui eux, sont au lunch.

On peut se questionner sur les aspects nutritionnels d'un rythme un peu décousu, sur la commensalité, sur la rapidité de chaque repas. Oui, mais le premier sentiment c'est du plaisir !

Et qu'il est agréable d'être toujours tellement bien reçu. Peut-être pas normal en fait de s'en étonner à chaque fois, vraiment à chaque fois. Comme s'il y avait un contraste si frappant entre la France et l'Irlande...

Côté carte, les incontournables irlandais, pas mal de recettes typées indiennes ou thaï (vu ce que j'ai pu voir en cuisine dans la Guesthouse d'Ena Briggs à Mountbellew pendant mon stage en 1997, j'imagine qu'il y a un peu de poudres et pâtes toutes faites...), et des plats du jour parfois créatifs. A regarder les cartes, ce qu'on note c'est que sur toutes ou presque, il y a devant les noms des plats concernés les indications V (vegan) ou CF (coeliac friendly) ou GF (gluten free), des tendances et des considérations bien plus marquées qu'ici.

Parmi les Today's Special, un veg du jour souvent, et du coup, un vrai plat du jour, un peu travaillé, autre chose qu'un plat de viande sans viande !

Ma découverte :

• la chowder : ce genre de soupe un peu épaisse à base de bechamel garnie de poisson fumé. Au goût, ça m'a beaucoup rappelé les cassolettes de St-Jacques ou de fruits de mer à la bretonne. A l'envers : il y a dans la chowder plus de liquide (sauce?) et moins de poisson. Bien envie d'en refaire ici, mais j'attendrai peut-être cet hiver, la chowder c'est particulièrement adapté après les showers, quand il fait froid dehors et qu'il fait meilleur dans les pubs, auprès de la cheminée (peut-être bien toute l'année en Irlande...). J'ai mieux aimé avec le poisson blanc qu'avec le saumon. Si je devais m'essayer à la recette, j'imagine de faire revenir des oignons et une matignon de carottes, céleri, navets au beurre, y monter un roux, mouiller avec un bouillon de volaille (ou de légumes), finir à la crème et ajouter du lieu fumé au moment de servir. Une recette à travailler, qui a beau être très traditionnelle, quotidienne... et qui n'est pas loin d'un plat très fin. A explorer, à creuser...

Sinon, j'ai aussi goûté un Irish Stew, qui m'a rappelé le ragoût de mouton de maman quand j'étais petite fille. J'y ai donc trouvé assez peu le goût de la bière avec laquelle il était sensé être fait. J'ai bien aimé par contre l'idée que dans ce pub de Dublin, il y avait une proposition de bière associée à chaque plat.

A Dublin, on a aussi sacrifié à la tradition du fish'n chips : poisson blanc pané, grosses frites de pommes de terre, et sauce tartare. Au Brazen Head Inn, le plus vieux pub d'Irlande paraît-il, qui sert le meilleur fish'n chips d'Irlande. Qui se défendait tout à fait il est vrai !

Ne pas avoir peur d'abuser des superlatifs, c'est peut-être une façon de vivre : à Athlone, il y a aussi un plus vieux d'Irlande, qui est même au Guinness Book pour ça. A Dublin, on a aussi vu plusieurs "best fish'n chips" !

Alors pour rester dans le ton, je décerne le titre de meilleurs scones d'Irlande à la boulangerie de Galway où Corinne nous a conduit avant notre départ pour le Connemara. Juste dense comme il faut, juste le goût de levure qu'il faut, les raisins bien dosés, la croûte un peu croquante, la mie serrée et douce en bouche. Un vrai plaisir après la petite balade autour du Lough Auna.

Pendant d'autres voyages, j'ai regretté de m'être contentée de photos de plats, non contextualisées. Je n'ai pas oublié de contextualiser cette fois-ci !