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CAP cuisine&innovation

Conscience politique encore

23 Février 2013 , Rédigé par capcuisineetinnovation Publié dans #analyse

C'est la crise, il faut changer, faire des réformes, mais on n'aime pas le changement, pas la peine d'être grand-clerc pour l'affirmer. Il est vrai aussi qu'il est plus facile d'accepter le changement quand on n'est pas dans le confort, qu'on n'a que peu à perdre.

Et sur les dernières décennies, on est globalement allés vers plus de confort individuel (particulièrement ceux qui font les lois et ceux qui vont voter) :
- voiture personnelle
- confort des maisons, maisons individuelles VS habitations muligénérations
- internet à domicile
- achat de viande emballée, prête à cuisiner, plutôt que d'avoir à en gérer la production soi-même (ce qui a d'ailleurs conduit à pouvoir oublier qu'il a fallu élever l'animal et le tuer avant de le mettre à la disposition du consommateur dans le magasin)

Tout ça en raison d'une aspiration naturelle, mais aussi encouragé par l'état :
- développement de la filière automobile
- développement des bornes automatiques, de la VPC (quel que soit le canal)
- tarification des abonnements internet/TV/téléphone
- au détriment des lieux de vie collectifs (bars, cafés, restaurants, cybercafés, transports en commun) ; au détriment des emplois de contact liés, et encourageant une consommation de matériel durable qui devient jetable (voiture, électroménager... qui doivent être à la mode).

A cela se rajoutent des règles non-critiquables en soi :
- sécurité routière, indispensable, moins de gens saouls sur les routes, mais aussi moins de gens dans les lieux de consommation publics, donc plus de consommation à la maison, sans sociabilisation avec des « inconnus »
- sécurisation des logements, économies d'énergie, sécurité alimentaire, qui induisent des coûts à l'achat plus important.

Et des choix :
j'en reviens à la fameuse taxe sur la bière, qui augmente le coût du demi au bistrot, et va donc limiter la convivialité de la tournée au comptoir (car pas non plus accompagnée d'une baisse de taxe sur le sans-alcool!)

qui conduisent à plus d'individualisme, on veut protéger son confort personnel et on n'est pas tenu de se préoccuper des filières dans lesquelles on évolue en tant que consommateur ou acteur professionnel.

Et pendant qu'on protège son confort personnel, on résiste au changement, forcément !
(et je ne parle même pas du cumul des mandats qui ne favorise pas le renouvellement de la classe politique !)

A cela s'ajoute aussi la façon toute française de gérer le changement, héritage de la Révolution de 1789 peut-être ?
- on vit dans l'utopie (?) qu'il faut faire des changements massifs pour les choix de société (Ex : mariage pour tous, devenir vegan s'il y a une crise sur le bœuf, supprimer totalement l'huile de palme...), aux dépends d'évolutions douces qui seraient acceptables pour tous (Ex : reconnaître le statut de beau-parent, manger moins de viande et faire attention à sa provenance, organiser des filières de production durable de l'huile de palme et en limiter les usages, sans dramatiser)
- la république étant Une et Indivisible (avec tous les aspects positifs que ça a), l'expérimentation des lois n'est pas possible, que ce soit dans le temps ou dans l'espace. Où serait le problème de commencer la réforme des rythmes scolaires par des communes pilotes volontaires ? Pourquoi ne pas traiter différemment les clients GMS et CHR concernant le prix de vente sur l'alcool pour favoriser plutôt la consommation sociale dans les lieux de vie ?

Ces freins ont aussi sûrement tendance à ne pas encourager les personnes qui veulent essayer des choses nouvelles.
Et quand on rajoute ce travers culturel que l'on a ici à se gausser ou trouver louche ce qui marche et à encenser les perdants magnifiques, je me dis qu'on n'est pas sur de bons rails !
J'accuserais bien le Petit et le Grand Journal de Canal+ de ne pas nous aider d'ailleurs (cf notamment Laurence Parisot mise en scène dans Bipbip le coyote, face à du matériel qui ne marche pas car Made in France, critiques des chanteurs français car ils chantent en français...)
mais c'est quoi l'intérêt de vouloir toujours penser que c'est moins bien ici ?

Et décidément, étudier tout ce qui est lié à l'alimentation permet de se faire une opinion sur le monde dans lequel on vit, enfin je crois !

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